Cette année là, j'avais repris les études après une année de première expérience comme programmeur informatique. Je m'étais inscrit en 2è année de musicologie, quasi en auditeur libre. Un jour l'une de mes tantes, qui habitait Phnom-Penh la moitié de l'année en tant que médecin, me proposa de la rejoindre pour l'hiver. Nous étions en 2000, et je n'avais aucune idée de comment fêter le passage au XXIè siècle. Je lui ai répondu ok pour deux semaines. Elle m'hébergea et je pris mes marques lentement les premiers jours. Touché par la simplicité des gens que je croisais, j'ai fini par me trouver à l'aise et parti en mobylette pour quelques visites à l'entour. Aujourd'hui, je me souviens encore des parties d'échecs chinois avec des inconnus dans un bar, du canard au poivre préparé par la dame en bas de Phnom-Chisor, des jardins de la capitale, de la rencontre avec Hélène Bizot, du sourire des moines de Phnom-Chisor, des musiciens à Tonlé-Bati... du goût de l'eau de coco. À mon retour en 2001, le XXIè siècle s'annonçait vraiment nouveau. Je quittais les études mais continuais les cours de hautbois, je me lançais dans la vie parisienne en louant un studio dans le XIè. J'ai scanné cet extrait de vingt photographies noir et blanc argentiques des années plus tard. J'espère qu'elles vous évoqueront autant qu'à moi la simplicité des gens que j'ai croisés là-bas.